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  • Photo du rédacteurEmmanuelle Courthéoux

S’autoriser à dire NON

Dernière mise à jour : 26 janv. 2023

Depuis toujours vous acceptez, cédez, consentez, abdiquez, accordez beaucoup de temps. Vous écoutez sans limite, acquiescez, abandonnez vite la partie pour ne pas avoir d’ennuis, fléchissez au moindre argument. Vous pliez dès que votre corde sensible est touchée, vous êtes d’accord avec tout ou presque, vous ne dites rien pour ne surtout pas devoir vous prononcer. Vous autorisez l’autre à bousculer vos limites… La liste n’est pas exhaustive mais chacun se reconnaîtra sur au moins un point dans ces situations.



Vous êtes peut-être quelqu'un sur qui on peut toujours compter et ce rôle vous plaît. Vous devez faire plaisir aux autres. Vous en êtes convaincus. Vous préférez les caresser dans le sens du poil car votre conditionnement vous souffle que c’est confortable pour les autres, sous-entendu pour vous. Vous vouez une fidélité aveugle et rigide à votre croyance bien ancrée qu’il faut être gentil et disponible dans la vie. Certes oui sur le fond toutefois pas à votre détriment, pas n'importe comment et pas avec tout le monde.


Votre difficulté à dire non ne paraît pas trop vous impacter ou vous préférez ne pas en prendre conscience. Pourtant, à la longue, vos réserves intérieures sont exsangues. Peu à peu, vous nourrissez des sentiments pas très louables envers vous-même et envers les autres alors que vous vous êtes mis tout seul dans le cercle infernal du oui même si ce n’est pas ok pour vous. À force d’être accro au oui, la spirale de la culpabilité s’est installée. Au fur et à mesure, vous avez l’impression diffuse de vous soumettre à la volonté de l’autre, de tolérer beaucoup trop de choses, de vivre des abus relationnels, de subir les gens sans arriver à vous légitimer au sein des relations et bien sûr c’est votre faute. Vous vous en voulez de ne pas vous écouter. Vous laissez les autres prendre une place qui ne vous convient pas. Vous sacrifiez temps, énergie et argent sans compter.


Un jour la coupe est pleine. C’est trop.

Derrière la difficulté à dire non se niche l’illusion. On pense plaire à tout le monde. On pense être accepté en gardant l’image du gentil à tout prix. On se berce dans la douce pensée de ne jamais décevoir. On veut être quelqu’un de bien aux yeux des autres. Leur regard nous importe tellement. On préfère également ne pas ouvrir les yeux sur certaines relations, intentions ou comportements et on doute de notre propre interprétation. C’est tellement plus important de maintenir les apparences.


Ce n’est pas si simple de passer du oui au non ferme.

Qui se présente, fidèle au poste, au moment de prononcer le petit mot magique de 3 lettres? La peur de déplaire, la peur de blesser, de faire souffrir, la peur du rejet, la peur du désamour. Un personne essaye de vous soutirer une adhésion à sa cause et se permet de vous marcher sur les pieds. Vous opinez car vous craignez ses mots, sa réaction. Oh horreur, il pourrait vous en vouloir et un jour prochain vous dire non aussi. Si tant est que vous ayez déjà osé lui demander quelque chose et ça c’est pas forcément gagné. A moins qu’un jour contraint et forcé sous couvert de circonvolutions locutoires, de justifications et explications qui ont le talent d’agacer l’interlocuteur. Et vous en êtes sortis particulièrement mal à l’aise.


Libérez-vous de votre gêne du mot non. Responsabilisez-vous. Décidez d’être vrai. Adoptez une communication claire envers vous et envers les autres en prononçant de vrais oui et de vrais non.

Laissez tomber le « oui mais », voisin du non, le mais annulant le oui et le conditionnant. En gros, vouloir sans vouloir au fond tout en n’osant pas le dire. Avec « oui mais » nous ne mouillons pas notre maillot, nous ménageons la chèvre et le chou. Ça ne fait mal ni à l’autre ni à soi, nous en sommes convaincus. Nous nous trompons lourdement car à force de cet exercice de contournement du non, le manque d’estime de soi plante ses petites graines. Nous pestons d’avoir dit oui alors que tout à l’intérieur de nous crie non. Nous nous en voulons. Nous nous traitons mal. Nous faisons rapidement taire ce trouble-fête intérieur, nous le blâmons et nous maintenons une ambiguïté destructrice. Les limites ne sont alors posées pour personne.


Finalement quel risque y a-t-il à dire non ? Ou à recevoir un non ? Certes ce n’est pas très agréable sur le moment, par contre c’est grandement libérateur. Les relations, les demandes gagnent en netteté, en clarté.


Commencez par de petites décisions puis gagnez en confiance et en assertivité.



Voici quelques petits trucs et astuces à appliquer au quotidien :

  • Prenez un temps de réflexion avant de donner votre réponse

  • Prenez conscience de vos besoins

  • Ecoutez vos ressentis

  • Faites le bilan rapide de votre énergie et du temps que vous avez à consacrer

  • Acceptez la difficulté pour vous de vous positionner

  • Acceptez le risque de décider, de faire un choix

  • Prenez conscience de votre choix et de votre limite

  • Communiquez votre choix sans justification ou excuse

  • Faites des réponses courtes

  • Observez et ajustez chaque jour votre positionnement dans la relation.

  • Gagnez en sérénité, ancrage et conviction dans vos décisions.

  • Engagez-vous vraiment envers vous-même et envers les autres

En étant sincère et authentique avec vous-même, vous le deviendrez bien plus facilement avec les autres.


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